mercredi 1 octobre 2014

Octobre Rose, la lutte, la vie.


Bonjour tout le monde !


Aujourd'hui, nous sommes le premier Octobre. Je sens déjà fleurir sur le net articles, vidéos, tweets et statuts teintés de rose, de chaînes qui se veulent sensibilisantes et de courses pour la bonne cause. Comme tous les ans en Octobre vous allez entendre mille fois l'expression "Octobre Rose", entendre parler de la couleur des soutiens gorges de femmes et voir vos copines, collègues et même votre voisine enfiler un tee shirt rose pour aller se payer une course à pieds.

 Octobre, c'est le mois de la lutte contre le cancer du sein.





Si j'ai décidé d'en parler dans un article, ce n'est pas parce que j'ai envie de parler actualité. Ni parce que je suis une femme. C'est parce que j'aime l'initiative de l'Octobre Rose autant qu'elle m'agace et c'est parce qu'elle me touche énormément depuis quelques années. J'aime le fait qu'on sensibilise les femmes à se faire (tripoter les seins) dépister et faire des contrôles réguliers. Je n'aime pas le marketing autour, ni les chaînes débiles qu'il peut y avoir à ce sujet et qui n'apporte aucune informations. J'aime le fait qu'on parle de maladie, je n'aime pas le fait qu'on ne parle que d'une maladie. Car il n'y pas que le cancer du sein qui se dépiste, il y a d'autre cancers qui touchent les femmes et d'autres encore les hommes et même les enfants. Tant de maladies autres que le cancer qui touchent des milliers de gens, connues ou moins connues.

Aujourd'hui je fais cet article pour ma maman qui me lit, mes copains et toutes les personnes qui sont atteints d'une autre maladie dont on parle moins ainsi que leur proches. Cet article est à la fois facile et très difficile à écrire pour moi. Parce que j'ai envie que cet Octobre Rose soit aussi le leur, je me dois de l'écrire.

" Ma chérie, il faut qu'on te dise quelque chose."

Il y a bientôt 4 ans, beaucoup de choses ont été bousculées dans ma vie et celle de mon entourage. Je ne dirais pas que "Nos vies ont changées" ni que "Tout a basculé" car ce n'est pas vrai et c'est bourré de pessimisme, je sais que ni moi ni ma famille proche ne le voit comme ça. Donc nos vies ont été bousculées.

C'était une période un peu spéciale pour moi, parce que je goûtais à ma toute nouvelle indépendance d'étudiante et de salariée à temps partiel, je vivais à Rennes, mes parents étaient à Vannes et je ne rentrais que les week-ends, pas tous les week-ends d'ailleurs. Lors d'un de ceux-là, tous assis à la table de la salle à manger, la phrase est tombée. Il faut qu'on te dise quelque chose.

Ce sont des mots qui peuvent faire peur. Mais je crois que je ne me rendais pas bien compte. J'ai mis du temps à me rendre compte de l'impact que ça aurait sur le quotidien, même le mien à distance. Ce jour là j'ai appris que le 31 décembre ne serait pas l'ultime fête de fin de l'année 2010, que ma maman allait devoir être opérée pour enlever une partie de ce qui fait d'elle une femme et qui n'avait visiblement plus sa place pour sa santé.

Ce 31 décembre là on a débusqué les deux tumeurs dans son bidou qui nous a hébergées ma sœur et moi. Et d'autres mots qui font peur sont tombés : "tumeur maligne" et "cancer".


L'inconnu, le Brouillard, les Peurs.

Moi à distance, je ne comprenais pas bien tout ce qu'il se passait et au fond j'étais un peu dans le déni. Il y a d'abord eu les suites de l'opération qui ne se sont pas déroulées comme escomptées, à cause de quelques complications. Le retour de ma maman à la maison s'est fait tardivement, accompagné d'un régime alimentaire stricte et perturbant ainsi que de moults médicaments. Et puis, à peine remis de ces émois post-opératoires, a débarqué un nouveau mot qui rime avec "Pas rigolo" : La chimio.

La chimio, au début, ça a été l'inconnu. Entre ses effets qu'on ne connait pas forcément avant de connaître et la peur qui arrive, la peur de la mort. On a beau savoir que techniquement, la maladie n'était pas assez avancée pour que ma maman disparaisse, la peur était là tapie au fond de chacun de nous. Comme un nouveau cancer qui nous ronge de l'intérieur.

J'ai vu ma maman épuisée, en colère, luttant. J'ai vu mon papa prendre dix ans d'un coup et s’inquiéter pour sa femme. & j'ai vu ma si petite sœur un peu perdue, mais déjà bien moins que moi qui fuyais. Je me suis disputée plusieurs fois avec maman, on a pleuré chacun seul. Je me souviendrais toujours du jour où nous avons pleuré dans les bras l'un de l'autre avec mon père.

Oui le cancer d'un proche, vécu comme ça, ça fait mal et ça fait peur.

Le Déclic, Lutter, Souffler.


Et puis un jour, tout s'est allégé. Plusieurs personnes sont entrées dans la vie de mes parents et dans la mienne. Des gens qui nous ont fait ouvrir les yeux et aidé à trouver les moyens de vivre plutôt que de survivre. De découvrir qu'il faut accepter la possibilité de la mort plutôt que d'en avoir peur. Le reste de la famille qui s'est soudé et se relayait a été également le plus beau de soutiens.

Même si à moi il m'a fallu du temps pour entrer dans ce que beaucoup appellent le "délire du zen", j'ai pu en voir les bienfaits réels à commencer sur mes parents. Un papa moins inquiet, une maman plus détendue. Accepter la maladie telle qu'elle vient et ne pas la laisser envahir le quotidien et l'esprit c'est le meilleur moyen de ne pas la laisser nous happer dans son tourbillon infernal et malsain. On ne lui laisse pas prise. Le soutient des proches est aussi essentiel. Je suis toujours heureuse de voir comme toute la famille s'est énormément rapprochée "grâce" à la maladie.

La plus belle.

Après, la Vie.

 J'ai eu la chance de voir ma maman s'en sortir. Une fois, puis une deuxième fois. Elle recommence le combat encore une fois. Toutes les femmes de la famille sont sensibilisées, car on sait qu'il y a une possibilité que ce soit héréditaire & même si ce n'est pas le cas il faut toujours être vigilant car ça n'arrive pas qu'aux autres malheureusement. Tout n'est pas terminée, comme je l'ai dit notre quotidien est "bousculé".

Mais, il y a un superbe mais, la vie est belle. La vie continue, la vie est là. Ma maman n'est pas malheureuse ni déprimée. Elle est toujours là. La famille ne baisse pas les bras et ne se laisse pas aller, on est là pour se soutenir malgré le passé proche comme lointain et l'avenir incertain. Notre quotidien à tous s'est vu être bousculé pour le meilleur. Avec un gros coup de pied au cul pour se dire que s’apitoyer c'est perdre du temps, perdre de la joie et perdre un peu de notre précieuse vie.

Toi, moi, nous.


J'ai donc choisi de partager mon expérience des dernières années, pour vous dire que la maladie en soi n'est pas une fatalité. Elle peut le devenir, oui, car tous n'ont pas la chance que ma maman a eu. D'autres cancers que celui du sein existent. D'autres maladies que le cancer existent. Certains ne survivent pas à leur maladie. J'ai une énorme pensée pour les proches de ceux-là. Mais eux aussi le savent, la vie ne s'arrête pas pour autant... Et il faut avancer et savoir la rendre belle malgré tout.

C'est à vous d'aller faire les démarches pour détecter un soucis de santé lorsque vous sentez que quelque chose cloche. C'est à vous d'encourager vos proches à aller consulter. Sans virer hypocondriaque, n'hésitez pas à dire à votre médecin quand vous sentez qu'il ne va pas assez creuser son diagnostic, ou même à en changer si il ne vous convient pas (gynéco qui juge qu'il n'est pas nécessaire de faire un contrôle ou minimise des douleurs, médecin traitant qui prend un souci à la légère. Par exemple). Votre santé, votre choix, même si la peur du diagnostic est là parfois.

Et que si vous connaissez des personnes qui sont atteintes d'une maladie, c'est votre soutient qui fera la différence. Vos mots, vos conseils. N'oubliez jamais que vous aimez vos proches et qu'il faut le leur faire savoir.



Il n'y a pas très longtemps, Jeanne m'a laissé un commentaire disant que "les petits soucis de la vie ont l'air tellement loin grâce à tes conseils". Son commentaire m'avait fait très plaisir, car si je tiens mon blog et que j'essaie de communiquer en douceur sur des choses qui me tiennent à cœur, futiles ou non, je le fais parce que ce que la vie m'a appris c'est que faire de nos soucis une montagne inébranlable, ce n'est bon ni pour l'esprit ni pour la santé.

Si j'ai un conseil à vous donner, c'est de ne jamais vous apitoyer quoi qu'il arrive et ne pas vous enfermer dans ce qui ne va pas dans votre vie. Car la vie est belle, même quand elle est difficile.


#AmourEtMaman


12 commentaires:

  1. C'est un magnifique article très touchant et je prends le message que tu nous fais passer en plein coeur. Merci ...

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  2. Ton article est vraiment beau! Cela m'a grave pris la gorge (j'ai un amour inconditionné pour ma mère) mais tu as tellement raison!!
    Je suis heureuse pour vous elle est tellement belle :$ les mamans sont tellement belles<3
    Merci !

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    1. De rien et merci à toi aussi ♥
      J'aime énormément ma mère également, et toutes les mamans sont belles comme tu le dis :)
      Merci merci ♥

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  3. Je peut pas tout a fait comprendre mais comme meme un peu le cancer je les vue malheureusement que en phase terminal je sais que ses dur et tu lexplique tres bien il ne faut pas sapitoyer il faut continuer de vivre sa vie avec ou sans et je tenner a dire que cette aticle ma etait difficile a lire mais il est tres beau !

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    1. Merci Mattis, autant pour ton petit message que pour m'avoir lue :)

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  4. Nous avons adoré ton article très beau et très émouvant, l' amour et le soutient sont très important dans ces moments là, ta maman est forte et courageuse tout l' amour que vous apportez lui donne déjà la joie de vivre.Tu feras des gros gros bisous à tes parent et ta soeur et des gros bisous pour toi aussi. Nous pensons souvent à vous, même si nous nous voyons presque pas. Nous espérons que vous puissiez venir nous voir un jour. Bisous, Tante ZAZA ( Isabel AROCAS) et sa petite famille.

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    1. Merci Zaza pour ce message :)
      Je serais super contente de revoir toute la petite famille un de ces jours, je ne sais pas si je reviendrais avec les parents mais si on descend avec mon chéri ce serait avec grand plaisir qu'on passerait vous faire un coucou !!
      Plein de bisous à tout le monde ♥

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    2. Ton chéri et toi vous pouvez venir quand vous le voulez les portes grands ouvertes bisous Zaza.

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  5. quel article beau émouvant quelques larmes ont coulées bisous

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  6. Comme l'article de MadmoiZelle, c'est un article émouvant (je me suis retenue de pleurer, ça le fait moyen dans l'openspace). Parce que c'est un bel article, qui me rappelle des choses.
    Bref,

    Portez-vous bien, toi & ta famille !

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  7. Comme ton article, nous a toucher! il est tellement vrai, nous l'avons lu et relus. Petite nous t'avons vu naître, femme a présent tu es, tu vis toi, et les tiens, un combat de la vie. Depuis peu nous connaissons cette terrible maladie qui touche tous êtres humains, même si nous essayons de comprendre, il faut la vivre pour vraiment savoir. Ta maman est belle, vraie et je dirai même pure. Nous partageons ta peine et ta vie... Affectueuses pensées pour tout les tiens.

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